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Les pièges de la gentillesse au travail

En ces temps où les managers sont appelés à être toujours plus empathiques et bienveillants, nous avons tendance à attendre d’eux toujours plus de gentillesse.  Face à cette image de plus en plus installée dans l’imaginaire collectif, les managers veulent parfois éviter de jouer le « mauvais » rôle face à leurs collègues.  Pire, en voulant être gentils avec leurs collaborateurs et appréciés du plus grand nombre, ils peuvent parfois s’embourber dans des situations délicates.   

Oui, la gentillesse peut desservir

Dans certaines situations, mieux vaut prendre son courage à deux mains que tenter de satisfaire le plus grand nombre. Voici quelques cas de figure, que vous avez peut-être vécu, dans lesquels la gentillesse ne vous aidera ni vous, ni votre équipe, ni votre entreprise. 

L’incapacité à dire non. Vous avez peut-être été confronté à ce genre de situations lorsqu’une demande inattendue ou urgente émane de vos collègues : aménagement d’horaires, contrainte de dernière minute… En voulant à tout prix incarner un rôle de manager compréhensif vis-à-vis des situations de chacun, prêt à se plier en quatre pour pallier tout type de situations, le manager prend le risque de sacrifier son équilibre personnel en même temps que des enjeux importants de l’entité.   

La peur de froisser. Souvenez-vous de ce moment où vous avez édulcoré votre discours pour ne pas braquer la personne en face, pensant vous la mettre à dos si vous lui disiez vraiment ce que vous pensiez. Ou ce point d’équipe où vous n’avez pas voulu plomber l’ambiance par peur de démotiver vos collègues. Certes, comme manager, vous devez soigner la forme de votre discours en prenant en compte les tempéraments de vos collègues. Mais le fait de ne pas dire les choses, ou les passer sous silence n’a jamais fait avancer une équipe. Les non-dits ressortent bien souvent de la pire des manières au pire moment. C’est pourquoi chez Cinaps, nous invitons les managers à réfléchir à la notion de courage managérial en leur apprenant à mieux gérer les conflits.   

Le manque de fermeté. Pour ne pas perdre en capital sympathie, il est parfois tentant de laisser passer une situation délicate en interne, un retard jugé minime chez un fournisseur, sous prétexte que « ça n’est pas grand-chose ». En faisant le pari que le temps corrigera les choses ou que l’impact sera assez faible pour ne pas être vu, vous ouvrez la porte à un laxisme qui risque de générer un certain relâchement voire un mauvais ressentiment chez vos collaborateurs. L’accumulation de ces cas de figure compliquerait inéluctablement votre tâche de chef d’équipe.  

Rentrer dans un rapport de force et un bras de fer constant avec votre entourage n’est pas la solution. Apprendre, sans fuite, à être assertif pour faire passer authentiquement sans manipulation ni agressivité votre message, voilà une belle piste à creuser.  

Faites de l’assertivité votre plus fidèle compagnon 

Contrairement à une idée reçue, l’assertivité n’est pas une façon sèche et brutale de remettre l’autre à sa place. Dans le même registre, la communication non violente n’est pas une méthode douce et « gentillette » pour faire passer ses messages.    

Chez Cinaps, nous tordons le cou à ces idées reçues en accompagnant les managers à « parler vrai », sans agressivité. C’est là que réside tout l’enjeu de l’assertivité et de la CNV.  

Quelques conseils : 

  • Centrez-vous sur vos besoins et votre état émotionnel. 
  • Identifiez clairement ce qui vous dérange dans votre quotidien de manager, les conséquences que cela peut avoir sur vous, votre équipe, votre activité. 
  • Mettez des mots sur vos besoins qui ne sont pas satisfaits, sur vos attentes, vos ressentis et apprenez à les exposer à vos collègues. 

Être manager, c’est aussi savoir rester ferme sur ses objectifs tout en restant doux dans la relation. 

Finalement, ce que l’on attend d’un manager, c’est qu’il soit capable de composer au mieux avec tous les membres de son équipe, mais cela ne passe ni par le sacrifice personnel, ni l’évitement des conflits, ni la complaisance. Ne nous y trompons pas, un manager qui mettrait la gentillesse comme qualité première s’engagerait dans un chemin semé d’embûches. À son niveau, sa crédibilité pourrait être remise en question. Au niveau de l’équipe, un excès de gentillesse ouvre la porte aux contestations, au relâchement voire aux mauvais ressentiments de certains collaborateurs.  

L’enjeu pour devenir un manager efficace est donc d’apprendre à manier la bienveillance (la vraie !) en accord avec ses exigences sans tomber dans le piège d’une gentillesse qui dessert. Tout un programme que nous vous proposons d’entreprendre avec vous.