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La formation présentielle est-elle devenue vintage ?

 

Bien décidée à rester à la page en matière d’innovation pédagogique, je participais, il y a quelques semaines, à un séminaire sur la thématique de « la Formation de demain ». J’étais fin prête à découvrir les dernières tendances des solutions digitales en formation, au royaume du « learning » – mobile learning, rapid learning, social learning, learning analytics… – et du « virtuel » – classes virtuelles, réalité virtuelle, etc.

Adepte des dispositifs de blended learning, mixant capsules numériques et formations présentielles, j’étais cependant consciente que les pratiques au sein des entreprises sont encore très hétérogènes en la matière. J’étais donc impatiente d’échanger sur l’avènement de la révolution numérique au sein des dispositifs de développement des compétences.

 

Le must du must de l’innovation pédagogique…

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je réalisais que, pour les intervenants et témoins de ce séminaire, la formation dite « classique », c’est à dire la norme en matière d’apprentissage, était le full digital, autrement dit la formation entièrement numérisée, à distance, individualisée et asynchrone ! Je découvrais que la grande nouveauté de demain, l’innovation pédagogique qui allait faire toute la différence serait, je vous le donne en mille, la ré-introduction (pas trop quand même) de la formation présentielle dans les parcours de développement !

La formation présentielle apporterait ce petit plus à l’expérience utilisateur, ce côté limite désuet et retro, synonyme de charme et élégance…. Bref, osons le dire, la formation présentielle serait devenue vintage, le must du must, la fashion tendance que seuls les privilégiés de la jet set de la formation pourraient comprendre.

Et comme pour toute tendance naissante, j’assistais aux étranglements de ses détracteurs, des responsables formation choqués à l’idée de devoir réintroduire du présentiel dans leurs dispositifs de formation (« mais les utilisateurs ne viendront jamais, ils ne peuvent pas se permettre de perdre autant de temps »). Notons d’ailleurs que dans cet univers, l’apprenant ne s’appelle plus le participant ou le stagiaire mais l’utilisateur (sic !), avec les logiques consuméristes que cela implique.

Je dois bien avouer que cette expérience, bien que troublante, fut passionnante. Tout d’abord, c’était bien la première fois que je me sentais old fashioned en matière de formation. Mais le plus cocasse était que nous étions finalement tous d’accord pour défendre l’idée selon laquelle le blended learning, combinant des modalités d’apprentissage polymorphes, était le modèle pédagogique le plus pertinent.

 

Une question de point de vue

Mais si, pour les uns, dont je fais manifestement partie, le blended learning passe par l’introduction du digital dans les dispositifs de formation, pour un parcours de développement des compétences au final plus efficace, car plus individualisé, plus ludique, plus réactif… Pour d’autres, le blended learning passe par la réintroduction du présentiel au sein de parcours entièrement digitaux, pour la richesse de l’échange, les vertus du « monde réel » et du « temps pour se poser ».

 

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