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L’initiative en intelligence collective : « qu’est-ce qu’on attend ? »

Une tendance sociétale inspirante

Cette réflexion émerge au moment où les capacités et/ou la légitimité de la classe politique à mener des actions réellement adaptées aux enjeux actuels est mise en cause.

Elle prend aussi son essence dans le constat d’émergence de nombreuses initiatives locales et citoyennes pour expérimenter de nouveaux modes de fonctionnement sociétaux, en coopération et en intelligence collective, à l’image du mouvement Colibris, impulsé par Pierre Rabhi.

Film Mais qu'est ce qu'on attend ?

« Qu’est-ce qu’on attend ? » est le titre d’un nouveau film documentaire de Marie-Monique Robin dans la lignée de « Demain » réalisé en 2015 par Cyril Dion et Melanie Laurent. L’un comme l’autre mettent en lumière le développement des initiatives d’intelligences collectives citoyennes en faveur de l’émergence de nouveaux modes de gouvernance et de développement sociétal.

 

Pourquoi pas l’Entreprise ?

Dans les entreprises aussi, on voit fleurir des idées d’Entreprises libérées, de fonctionnements adhocratiques, ou encore émerger de nouveaux modes de gouvernance et d’organisation collectifs.

Il s’agit encore d’initiatives plutôt confidentielles, souvent impulsées par un dirigeant ou un Comex audacieux et fortement engagé.

Mais, y-a-t-il nécessairement une initiative managériale à l’origine de toutes les transformations d’organisations ?


Et si l’initiative n’était pas managériale ?

Le point commun des initiatives citoyennes repose sur une inversion de la logique d’influence. Ce n’est plus le politique qui influence les choix des citoyens mais l’intelligence d’un collectif citoyen qui, par les résultats qu’elle produit, guide les choix politiques.

C’est aussi le cas dans l’influence des collectifs de consommateurs face aux choix des groupes agroalimentaires. Le plébiscite d’une production locale et bio par le « collectif consommateur » influence de manière grandissante les stratégies de la grande distribution et des grands producteurs.

Si le manager n’est pas nécessairement à l’impulsion de cette initiative, notre croyance est que le management peut et devra favoriser les conditions, l’environnement protecteur nécessaire à la naissance et au fleurissement de cette initiative sans chercher à l’enfermer ou à la recadrer.


Comment favoriser l’initiative en intelligence collective ?

Cela implique de créer un environnement qui favorise une rébellion constructive en intelligence collective. Le manager devient garant de la « Puissance » de ces initiatives. En reprenant la dynamique des « 3 P » de l’analyse transactionnelle, son rôle sera alors de créer les conditions de « Protection » et de « Permission » pour libérer la « Puissance » du collectif, à savoir son potentiel de créativité et d’initiative, dans des conditions de sécurité optimale.


Quel chemin reste à parcourir ?

A l’instar des films cités plus haut, nous voulons nous faire l’écho d’une vision positive, ambitieuse de cette tendance. Cela implique évidemment un profond changement de posture dans la gouvernance et le management des organisations mais des initiatives et méthodes locales existent, visant à faire émerger ces nouveaux modes d’organisation.

Ces méthodes visent à accompagner la réflexion des organisations sur l’évolution des modes de gouvernance en utilisant, par effet miroir, des méthodes d’intelligence collective. Le principe est de faire vivre une expérience d’intelligence collective afin de faire émerger des idées et des innovations dans la manière de travailler autrement ensemble (utiliser les outils de l’intelligence collective pour développer des solutions de travail en intelligence collective).

Cette dynamique permet de travailler par cercles d’intérêts collectifs en donnant un cadre qui permet de réguler les rôles et les jeux de pouvoir. Alors … qu’est-ce qu’on attend pour commencer à libérer les initiatives et à créer de nouvelles dynamiques d’entreprises ?